Séguéda Leopold est le seul artiste plasticien burkinabè présent à la biennale de l’art contemporain african, Dak’art. Il est aussi le seul artiste naïf parmi une centaine d’artistes. L’œuvre sélectionnée Ambiance nocturne intrigue au milieu des autres œuvres par sa singularité et sa forte d’expressivité.
Ce peintre naïf à Dakar n’a rien à voir avec une naïveté de caractère. Naïf est l’étiquette que l’on colle à sa peinture mais Léopold Séguéda pose un regard perspicace et amusé sur le monde. Son œuvre témoigne d’un rendu quasi-radiologique des pulsations de la capitale burkinabè. Né en 1979 à Ouagadougou, il passe son enfance à Zabré, une ville proche de la frontière du Ghana. Bien que doué pour le dessin dès l’enfance, il ne rencontrera la peinture qu’à son retour à Ouagadougou à l’adolescence. Là, il s’initie à la peinture dans l’atelier de Zaré Fayssal, un élève de Bab’s qui est considéré comme le père du mouvement naïf au Burkina Faso.
C’est une peinture qui ne se préoccupe pas des règles d’école. Au contact des peintres formés dans les écoles d’art, Séguéda l’autodidacte a essayé d’intégrer la perspective et la proportion dans sa technique. Très tôt, il comprend que sa démarche perdra de sa spontanéité et de sa créativité en s’encombrant d’académisme. Et bien lui en a pris car sa peinture est, contrairement à beaucoup de ses confrères, authentique et originale. Sa présence à la Biennale de Dakar est la confirmation de son originalité. Le tableau Ambiance nocturne est le fruit de longues nuits blanches passées dans les bars et gargotes de la capitale pour capter les frémissements de la nuit. Ce travail dénonce l’ambiguïté des Ouagalais qui se plaignent de la cherté de la vie et, qui la nuit tombée, dépensent des fortunes dans les plaisirs de la chair et de la bonne chère. Mais cette dénonciation ne se départit jamais de l’ironie, d’où la caricature des personnages. Ségueda ajoute une touche personnelle en utilisant des collages et des graffitis avec de courts textes pleines de fautes d’orthographe, des perles qui font sourire comme Maqui sans S dans Ambiance nocturne.
Séguéda est peu connu dans son pays. Pourtant les connaisseurs de l’art le tiennent en haute estime. Le grand sculpteur de renommée internationale, Ki Siriki fait partie de ceux qui croient en lui et qui l’encourage à travailler dans cette direction. Et Séguéda est bien décidé à s’imposer sur la scène internationale. Assis au bar de l’hôtel Le Lagon, il a le regard qui suit le sillage des pirogues glissant sur la mer. Il pense déjà à l’après Dak’art, à sa participation prochaine à deux expositions en France et à Londres. De son passage à Dakar, il repartira, imprégné du quotidien des Dakarois et son œuvre en portera certainement la trace. Car en parfait entomologiste, il épinglera ses bizarres insectes sur ces toiles futures !
Saïdou Alcény BARRY (BURKINA FASO)
Ce peintre naïf à Dakar n’a rien à voir avec une naïveté de caractère. Naïf est l’étiquette que l’on colle à sa peinture mais Léopold Séguéda pose un regard perspicace et amusé sur le monde. Son œuvre témoigne d’un rendu quasi-radiologique des pulsations de la capitale burkinabè. Né en 1979 à Ouagadougou, il passe son enfance à Zabré, une ville proche de la frontière du Ghana. Bien que doué pour le dessin dès l’enfance, il ne rencontrera la peinture qu’à son retour à Ouagadougou à l’adolescence. Là, il s’initie à la peinture dans l’atelier de Zaré Fayssal, un élève de Bab’s qui est considéré comme le père du mouvement naïf au Burkina Faso.
C’est une peinture qui ne se préoccupe pas des règles d’école. Au contact des peintres formés dans les écoles d’art, Séguéda l’autodidacte a essayé d’intégrer la perspective et la proportion dans sa technique. Très tôt, il comprend que sa démarche perdra de sa spontanéité et de sa créativité en s’encombrant d’académisme. Et bien lui en a pris car sa peinture est, contrairement à beaucoup de ses confrères, authentique et originale. Sa présence à la Biennale de Dakar est la confirmation de son originalité. Le tableau Ambiance nocturne est le fruit de longues nuits blanches passées dans les bars et gargotes de la capitale pour capter les frémissements de la nuit. Ce travail dénonce l’ambiguïté des Ouagalais qui se plaignent de la cherté de la vie et, qui la nuit tombée, dépensent des fortunes dans les plaisirs de la chair et de la bonne chère. Mais cette dénonciation ne se départit jamais de l’ironie, d’où la caricature des personnages. Ségueda ajoute une touche personnelle en utilisant des collages et des graffitis avec de courts textes pleines de fautes d’orthographe, des perles qui font sourire comme Maqui sans S dans Ambiance nocturne.
Séguéda est peu connu dans son pays. Pourtant les connaisseurs de l’art le tiennent en haute estime. Le grand sculpteur de renommée internationale, Ki Siriki fait partie de ceux qui croient en lui et qui l’encourage à travailler dans cette direction. Et Séguéda est bien décidé à s’imposer sur la scène internationale. Assis au bar de l’hôtel Le Lagon, il a le regard qui suit le sillage des pirogues glissant sur la mer. Il pense déjà à l’après Dak’art, à sa participation prochaine à deux expositions en France et à Londres. De son passage à Dakar, il repartira, imprégné du quotidien des Dakarois et son œuvre en portera certainement la trace. Car en parfait entomologiste, il épinglera ses bizarres insectes sur ces toiles futures !
Saïdou Alcény BARRY (BURKINA FASO)
1 commentaire:
Je ne connais pas Mr Segueda mais a vous lire on a hate de le connaitre. Effectivement Maqui sans S ferait certainement sourire surtout si les "courts textes sont pleines de fautes!".
Le Wang
Enregistrer un commentaire