Tout mur est une porte. Emerson

jeudi 17 février 2011

Proscratination: un mot savant qui soigne l'ego!

« Ne remets pas à demain le travail que tu peux faire ce jour même ». Je ne sais qui l’a dit, mais je sais que c’est plus simple à dire qu’à faire…Je fais partie de ceux qui croulent devant les travaux en instance…J’ai résolu d’écrire un livre il y a dix ans, et depuis dix ans, je reporte le jour où je dois coucher la première phrase du bouquin. Par ailleurs, j’ai un essai sur le cinéma et l’adaptation qui attend depuis cinq ans que je m’y mette ! J’ai trouvé le titre il y a longtemps mais l’incipit tarde à venir…Enfin il y a le ventre (le mien) qui enfle comme un ballon de basket et que j’ai juré d’anéantir grâce à des abdos matinaux. Malheureusement, à chaque réveil, je remets à l’aube prochaine la séance d’abdos… Et je culpabilise d’être un sacré tire au flanc. Je pl(o)ie sous le poids du remord de n’être pas un Burkinabe comme les autres. (Nous avons la réputation d’être de sacrés bûcheurs ! et vous savez qu’être Burkinabe, ça se mérite sous la IV République). La dépression n’est pas loin… Et miracle ! Je tombe sur un dossier de BoOks (Les voleurs du Temps) et depuis j’ai grandi de quelques centimètres : eh oui ! j’ai redressé la tête et bombé le torse de fierté. Je ne suis pas un paresseux, non ! pas un mauvais citoyen ! Je procrastine ! Nuance… Depuis plus de nuage dans ma vie.
Procrastination. Le terme viendrait du latin crastinare signifiant « remettre à demain ». Non seulement le terme est beau, rare et avouons-le, musical, il sonne si bien à l’oreille. En plus, j’apprends dans ce BoOKs que même les prix Nobel souffrent de cette flemmardise comme l’économiste George Akerlof. Et que la procrastination frôle de son aile principalement ceux qui mènent des travaux en solitaires et sur de longue durée tels les chercheurs, les universitaires…ces zigs qui portent des grandes robes et des coiffes bizarres et parlent un jargon inintelligibles à ceux qui n’ont pas un QI au-dessus de la moyenne…Je partage avec ces éminences grises, la procrastination. Me demande si je suis un savant qui s’ignore. Un sorte de Monsieur Jourdain de la recherche. Le penser, je vous assure, soigne l’ego.
Si lire des trucs sur la procrastination m’a assurer, cela ne m’a pas guéri d’un doute… j’ai beau me triturer les méninges dans tous les sens, je ne conçois pas qu’un homme raisonnable ne soit un tantinet « procrastineur ». Car si on ne remet pas à demain l’ouvrage d’aujourd’hui, que fera-t-on demain ? Ne court-on pas le risque de se réveiller un beau matin sans travail ? Et bienvenu le chômage.
Alors je dis « hommes de tous les pays, pour lutter contre le chômage, ne faites jamais un travail que vous pouvez remettre au lendemain : procrastinez ! »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'adhère !!!! Vive la procrastination !!!! En tant que chercheure engluée dans une thèse depuis près de 3 ans, me voilà moi aussi rassurée! Je troque donc mon ordi contre une partie de bowling avec des amis qui, eux, ne seront peut être plus là demain...

Toujours un plaisir de vous lire mon écrivain favori ;)