Tout mur est une porte. Emerson

jeudi 31 juillet 2014

Angèle Bassolé : « J’écris pour rester VIVANTE! »





Angèle Bassolé est poétesse et éditrice. Elle vit et enseigne à Ottawa. Riche de sa triple culture, burkinabè, ivoirienne et canadienne, elle élabore une œuvre enracinée en l’Afrique et ouverte sur le monde. De sa cabane au Canada, cette Amazone  de la plume nous parle de sa fabrique de poésie.

L’Observateur Paalga (l’Obs) : Y a-t-il un endroit et des moments précis où vous écrivez ?
Angèle Bassolé : Non, pas d’endroit précis; mais des moments, oui.  J’écris toujours la nuit. Il y a 30 ans (eh oui, car j’écris depuis que j’ai 11 ans même si je ne publiais pas encore et mon premier poème a été publié quand j’avais 16 ans à Paris par Jeune Afrique. Je militais avec mon frère aîné Benjamin dans la section ivoirienne de l’association pour la libération de Nelson Mandela et c’est lui qui a envoyé le poème au siège de cette association à Paris),
( l’Obs) : Ecrivez-vous sur des carnets ou avec un ordinateur?
Angèle Bassolé : J’écrivais au carnet. J’avais donc plein de cahiers de poèmes mais je les déchirais ensuite. Quand Pacéré a su cela, il m’a demandé une fois de lui montrer mes cahiers et il les a bloqués pour m’empêcher de les déchirer et m’a confié avoir fait de même dans sa jeunesse et amèrement regretté ensuite.  À l’époque, je n’avais jamais réussi à le convaincre  que je ne les déchirais plus.  Puis lorsque j’ai commencé à écrire pleinement en publiant mon premier livre Burkina blues, j’écrivais au carnet et je tapais ensuite. Mais maintenant, j’écris directement et l’écran d’ordinateur m’inspire à présent bien plus que le carnet.
( l’Obs) : De quels ouvrages vous vous munissez pour écrire ?
Angèle Bassolé :  Je ne me munis d’aucun livre pour écrire mais je vérifie par la suite certains détails comme lorsque je mentionne des faits historiques pour l’acuité des dates, etc.
L’Obs : Comment naît un livre chez vous ?  Quelle est l’étincelle déclencheuse ?
Angèle Bassolé : Je porte mes livres comme on porterait une grossesse. Et avoir eu la magnifique grâce d’être mère m’a fait mesurer la ressemblance frappante entre ces deux expériences uniques.
Je les écris donc d’abord dans ma tête, dans mon corps, dans mon esprit, dans mon âme; ça peut durer une, deux années et même plus ; je vis avec ça longtemps, puis lorsque je me sens prête, je me mets devant mon ordinateur et j’écris comme si on me le dictait.
Tout peut déclencher l’idée d’un livre. Mon second recueil Avec tes mots (Prix Trillium de Poésie 2004 de l’Ontario) en hommage à Norbert Zongo et à la liberté d’expression, je l’ai écrit depuis le drame de Sapouy en 1998 mais ne l’ai publié qu’en 2003. 
( l’Obs) : Racontez –nous la naissance de votre dernier livre.
Angèle Bassolé : Mon dernier recueil, Cantate pour un Soleil libre, j’ai commencé à l’écrire en octobre 2009 ; je l’ai achevé en 2011 mais je l’ai gardé car Yennenga, le dernier de la trilogie Sahéliennes/Les Porteuses d’Afrique devait sortir au même moment mais mon état de santé a retardé les corrections que je devais faire depuis Ouaga ainsi que l’envoi avec les problèmes de connexion que vous savez.
Yennenga a donc été finalement publié en 2012 et comme je n’aime pas aligner sur le marché tous mes livres en même temps, j’ai attendu jusqu'à maintenant pour Cantate, sorti en janvier 2014.
L’Obs : Comment de temps dure l’écriture d’un livre ?
Angèle Bassolé : Je ne compte pas vraiment car pour la fiction, je n’écris jamais dans l’urgence comme dans le cas des écrits académiques ou des chroniques journalistiques.  Je n’ai aucun deadline dans ce cas-là et je me donne donc tout le temps voulu. J’aime aussi laisser le livre déjà sur le marché faire son chemin en ne publiant pas le prochain aussitôt, même si j’écris toujours.
Écrire m’est vital. J’en ai besoin. C’est ma vie. Koom la Viim. Gulsgo mê yaa mam Viim. J’écris pour rester VIVANTE!
L’Obs : Quel est le dernier livre que vous avez lu ou êtes en train de lire ?
Angèle Bassolé : Mon dernier livre lu est <> de Saïdou Zemben’dé Ouédraogo dit Papa Z. Celui que je suis en train de lire est la bande dessinée << Aya de Yopougon 1 >> de l’Ivoirienne Marguerite Abouet et de Clément Oubrerie.
L’Obs : Si vous devriez vous retrouver dans une île, quels sont les trois livres que vous emporterez ?
Angèle Bassolé : Ma Bible, mon Bréviaire et <> (Histoire d’une âme) de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face dont je préfère la version anglaise dans laquelle je l’ai lue la première fois.

Saidou Alceny BARRY



Œuvres publiées d’Angèle  Bassolé
A.    POESIE
Burkina blues, Québec, Humanitas, 2000, 78 p.

Avec tes mots, Ouagadougou-Ottawa, Sankofa-Malaïka, 2003, 105 p.
                                     
Sahéliennes, Ottawa, L’Interligne, 2006, 80 p.
                                     
Mulheres do Sahel,  traduction portugaise des Sahéliennes, Lisbonne, Europress, 2007, 72 p.

Les Porteuses d’Afrique, Ottawa, L’Interligne, 2007, 66 p.
                                     
Yennenga, Ottawa. L’Interligne, 2012,  64p.

Cantate pour un Soleil libre, Ottawa,L’Interligne, 2014,120  p.

B) Anthologies
                                                                  
<< A wonderful World>>in Letters from the Soul, New York, 2002, ISBN 0-7951-5160-8
                                                                            
<< The Border>> in Theatre of the Mind, London, Noble House, Summer 2003.

Pas d’Ici, Pas d’ailleurs : Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines, Paris, 2012, Voix d’Encre, 336 p.

Writers from Ottawa, General Books  LLC, 2013, 68 p.

A celle qui ne mourra jamais, Renaissance africaine, Anthologie de poésie, Dakar, Feu de brousse, 2010
                                     
Je t’aime Haïti,Ottawa, Vermillon, 2010, 256 p.

C) Chapitres de livres
«Les amazones de la paix» dans Femmes africaines en poésie (sous la direction d’Irène Assiba d’Almeida), Bremen, Palabres, 2002, pp. 127-134.                         
«Elle se souviennent, nous nous souvenons : la mémoire en exil» dans La parole mémorielle des femmes (sous la direction de Lucie Hotte et de Linda Cardinal), Montréal, les éditions du remue-ménage, 2002, pp.13-15 (texte d’ouverture : témoignage).
Les Porteuses exilées, Femmes et exils (sous la direction de Dominique Bourque et Nellie Hogikyan), Presses universitaires de Laval, Québec 2011.


Adama Sallé. Disparition d’une étoile du cinéma burkinabè





Il avait 33 ans. Comme Alexandre le Grand. Mais il ne laisse pas derrière lui un vaste empire sur lequel le soleil ne se couche jamais. Il commençait à se faire  un nom dans le monde du cinéma africain. Il laisse quelques films dont deux courts métrages  vus dans les festivals des trois continents et qui ont raflés beaucoup de prix : l’Or Blanc(2010) et Tao Tao (2013).

Adama Sallé était  Adama le Grand  à sa manière parce que des jeunes cinéastes burkinabè, il était le plus doué. Aussi sans craindre de tomber dans le dithyrambe et le mensonge qui sont les deux pieds sur lesquels avance la plupart des hommages posthumes, aurions-nous pu titrer cet article  La mort du jeune cinéma burkinabè tant ce jeune cinéaste représentait les espoirs du nouveau cinéma du pays. Il était l’Atlas qui portait sur ces épaules la possibilité d’un nouveau cinéma au Faso !

Nous l’avions découvert pendant la semaine de la critique organisée par l’association des critiques de cinéma du Burkina (ASCRIC-B). Pendant cette Nuit du court, on projetait des courts métrages jusqu’au petit matin. 

Parmi la flopée de films projetés cette nuit-là, un seul justifiait que l’on se soit privé de sommeil : l’Or Blanc de Adama Sallé. Une pépite au milieu des alluvions qui roulaient dans le ruisseau du cinéma burkinabè. Ce fut son premier film, un film d’école mais déjà une œuvre de maître. L’Or Blanc avait décroché le prix des écoles africaines de cinéma au Fespaco 2011. Séduit par la composition de l’image, l’art du montage, nous avions fait un papier élogieux qui s’attachait à l’analyse des plans. 

Nous écrivions dans cet article: « Ce premier film d’Adama Sallé est à saluer par la richesse de son langage cinématographique, par l’utilisation judicieuse de toutes les ressources de l’image à travers des plans variés, des mouvements de caméra, des compositions sémiotisantes et une maîtrise de la lumière digne d’un peintre. Avec ce jeune réalisateur, il y a des espoirs légitimes pour le renouvellement créatif de notre cinéma ! »

Cette aube-là, en sortant de la salle de projection du Cenasa (Centre national des arts du spectacle et de l’audio-visuel), les yeux en feu et recru de fatigue, nous étions heureux en regardant le jour vaincre les ténèbres de la nuit. Pendant que nous regardions les étoiles s’éteindre dans le ciel, dans le cinéma burkinabè  naissait une autre. 

Adama Sallé apportait de  l’éclat à un cinéma burkinabè devenu terne. C’était un artiste. Car il savait parler de la douleur sans maniérisme, de la tragédie sans cris, en la lovant dans le silence et dans le regard. Il savait susciter de la beauté comme si enfant il avait assis la beauté sur ses genoux.

Dans toute démarche de création artistique, il y a l’ars et la technè, le talent et le savoir-faire et plus le talent l’emporte sur le savoir-faire et plus on a  à faire à un défricheur de nouveaux territoires. D’un côté il y a le génial Mozart, de l’autre le besogneux Salieri ! 

Au cinéma aussi, il y a les Salieri qui font des films comme des joueurs de scrabble  assemblent des lettres en vue d’écrire un mot long et qui existent dans le dico. Et il y a les Mozart qui traitent  les images comme un mauvais scrabbleur alignerait des lettres, à la diable, sans souci du sens mais intéressés d’abord par l’originalité, la surprise, la poésie qui surgit de ces rencontres improbables. Adama Sallé était plus Mozart que Salieri, plus du côté du sensible que du sens.  Aussi sous le sens de l’Or Blanc, il y avait la percolation du sensible, du fluide poétique.

Après la mort du jeune cinéaste, nous avons revu son premier film. Et il y a un paradoxe dans la disparition d’un créateur. En effet, quand la mort couvre de son ombre un créateur, elle découvre un peu plus son œuvre et l’éclaire d’une lumière plus crue qui la révèle dans ses aspects les plus cachés. De sorte que de l’œuvre on perçoit l’essence comme si les aspects volatils se sont évaporés et les corpuscules flottants  se sont déposés au fond. Ainsi en va-t-il de l’Or Blanc désormais ! Ce qui autorise des lectures moins attendues. 

Ainsi cette histoire d’une quête inaboutie prend une dimension eschatologique. Cet homme qui gravit la montagne pour passer de l’autre côté, et meurt en chemin, juste au moment où il touchait au but, n’est-ce pas le réalisateur lui-même qui s’effondre au moment où il est sur le point de finir son premier long métrage ? Ce long métrage qui s’intitule Qui parle de vaincre ? est inspiré d’un vers du poète Rainer Maria Rilke extrait des Notes sur la mélodie des choses : « Qui parle de vaincre ? Ce qui compte, c’est survivre ». 

Adama Sallé est né en 1981 dans une famille d’agriculteurs dans un petit village du Burkina, sans une cuillère d’argent dans la bouche. Venu au cinéma au moment où faire du cinéma en Afrique s’apparente à gravir l’Everest sans sherpa et sans cordée, il était à force de travail et d’audace à deux doigts du toit du monde du cinéma: terminer son premier long métrage et entrer dans la cour des grands du septième art.

Le 21 juillet 2014 la mort l’a vaincu  mais son triomphe est modeste car les images d’Adama Sallé lui survivront…« Qui parle de vaincre ? Ce qui compte, c’est survivre », notait Rilke. 


dimanche 27 juillet 2014

Jacques Prosper Bazié, l’écriture comme sacerdoce





Jacques Prosper Bazié est romancier, nouvelliste, essayiste et poète. Mais en tous ces genres, c’est le poète qui affleure. D’où une plume exigeante, une langue chatoyante et briquée comme un joyau. Ce triple lauréat du Grand prix des Arts et des Lettres de la Semaine Nationale de la Culture nous fait entrer dans sa fabrique de littérature et parle de son rapport à la création.

L’Observateur Paalga (L’Obs) : Y a-t-il un endroit et des moments précis où vous écrivez ?  Comment écrivez-vous ?  Au carnet, à l’ordi ? De quels ouvrages vous vous munissez pour écrire ?

Jacques Prosper Bazié (J.P.B) : Tout lieu m’inspire.  J’écris généralement couché au moment où je me repose.  Mais bien avant, dans la journée des idées me bouillonnent.  Alors, le temps les fait fermenter et l’écriture dans la cuvée les distille.  C’est un processus de brasserie.
Le support papier et l’ordinateur y passent.  J’ai en permanence sur moi un carnet ou des feuilles sur lesquels je note des éléments d’inspiration bien souvent perdues si l’on ne prend garde.  Les TIC accompagnent la production littéraire, mais il n’y a en la matière ni exclusion, ni substitution et les raccourcis des technologies ne dédouanent pas l’écrivain de ses obligations d’écriture.
En dehors de son acquis, de ses connaissances, un écrivain devrait-il s’appuyer sur un autre ouvrage pour écrire ? Pas tellement, à moins de voir le problème autrement.  Effectivement, les ouvrages socialement marqués, les productions historiques requièrent pour une bonne part une documentation, des références.  L’histoire littéraire française nous rappelle cette école du naturalisme mis au service du roman expérimental.  

L’Obs : Comment naît un livre.  Quelle est l’étincelle « déclencheuse » ?  Racontez-nous la naissance de votre dernier livre

J.P.B : La naissance d’un livre est liée à plusieurs contingences personnelles, grégaires.  Une écriture relève d’une sociabilité.  Des faits majeurs viennent vous commander témoignage et vous demandent d’assumer une charge, sans clairon, dans le silence des intelligences et vous vous mettez en chemin.  Vous arborer alors votre masque et vous vous mettez à émettre des signes à décoder.
Ma dernière production est inspirée par un homme qui a secrètement marqué ma vie d’adolescent quand je fréquentais dans les années 78 l’université de Ouagadougou.  Quand il est mort, les gens se sont ruées sur ses biens et son patrimoine a été bradé jusqu’à l’oubli de son nom alors que, par révolte, il avait rejoint les routes de l’épreuve pour se battre.  Et je me suis mis à écrire Les Anti-mémoires d’un dozo vaincu.
Le livre vient par observation d’événements, des réflexions sur notre condition, notre destin d’homme ou d’acteur d’un environnement.   

L’Obs : Combien de temps dure l’écriture d’un livre ?

L’Obs : Une écriture sérieuse prend sensiblement un bon moment.  Du temps du premier jet à la phase d’élaboration, des années seraient passées.  Et on travaillerait à s’imposer une exigence pour pousser le récit à son degré de perfectibilité pour échapper à la dérive, à la précipitation ou à la suffisance qui sont, en la matière, les démons de la création.  De manière générale, l’essentiel d’un ouvrage est retranscrit en quelque six mois.  Le reste demeure un travail de finition, de polissage, de redimensionnement et cette phase relève de l’artisanat du style. L'oeuvre qui m'a pris le plus de temps est Amoro.
Il faut écrire des productions qui, en plus de la thématique, allient une excellence de style susceptibles de résister au temps, surtout dédiées à la postérité, à l’instar des textes latins et de la phrase grecque.

L’Obs : Quel est le dernier  livre que vous avez lu ou que vous êtes en train de lire ?

L’Obs : Il y a un qui est édité et connu : Le Désert des Tartares de Dino BUZZATI, issu de la littérature italienne.
Il y a aussi quatre œuvres nationales, quatre romans au stade de tapuscrits sur le point d’être éditées et qui sont de belle facture :
Les Amants de Lerbou du ministre HAMA Baba
Le Destin raté de Maïmi de Rasmané David SAWADOGO 
  Les Confidences d’une muette de Justin Stanislas DRABO
Ces chemins escarpés ! d’Auxence Sotuo SOME
Et j’en oublie, comme le récit intitulé La Barbe de l’imam du romancier KANTABGA…

L’Obs : Sur une île déserte, quels sont les trois livres que vous emporteriez ? 

L’Obs : Vous dites bien une île ? J’en prendrai bien plus au nombre desquels : 
Le Monde s’effondre de Chinua ACHEBE  
Les Enfants de Sanchez d’Oscar LEWIS
Chants pour signares de Léopold Sédar SENGHOR 
Poèmes pour l’Angola de Frédéric Titinga PACERE
Tierce Eglise, ma mère…, d’Anselme Titianma SANON
Le Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé CESAIRE
Le Discours sur le colonialisme d’Aimé CESAIRE
Le Roi du Djadjo de Bali NEBIE
Un peuple de fauves de Colin TURNEBULL
Tribaliques de Henri LOPES
Histoire de l’Afrique noire de Joseph KI-ZERBO
Le Crépuscule des temps anciens de Nazi BONI
L’Etrange destin de Wangrin d’Ahmadou Hampathé BA 
Et j’y joindrai volontiers Une si longue lettre de Mariama BA.


Les ouvrages publiés par Jacques Prosper Bazié

                    Poésie 
        Orphelin des collines ancestrales, Dasl, 1984/Kraal, 2005
        La Saga des immortels,  Dasl, 1987
  Aux miradors de l’espérance,Kraal, 1992    
Agonies de Gorom-Gorom,Dasl, Kraal, 1992
Parchemins migrateurs,Kraal, 2011 
                    Roman
La Dérive des Bozos,Kraal, 1988
L’Epaved’Absouya, Kraal, 1995  
Amoro, Kraal, 2009  
Nouvelle  
L’Agonie des greniers,Dasl, 1994
Crachin de Rissiam,Le Nordir, 2002 
Croquis de Panguin, Kraal, 2004
Pangée de campements, Kraal, 2011                       
Conte
Cantiques de soukalas, Kraal, 1998 
Théâtre
        Amoro,Dasl, 1990           
                    Essai
  Nazi Boni, Le Moïse du Bwamu,Kraal, 2014